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Writer's pictureMAMADOU DIOP

Paris ne me résistera pas ....

Ce n’était pas un rêve, mais j’en ressentais la nécessité. Le départ vers une nouvelle aventure suscitait en moi de multiples interrogations mais une clause demeurait : il fallait s’y lancer. Le visa obtenu, le billet acheté et aussitôt l’avion mit les gaz, la destination ne m’est point inconnue : Paris la France, elle sera.

Une fois les pieds à l’aéroport Charles De Gaulle, la vague de froid qui me secouait annoncer une nouvelle ère, oui une nouvelle vie s’offrait à moi. Je sentais mon cœur battre à l’idée que j’avais laissé toute une famille derrière moi. Il ne fallait donc pas décevoir. Le niveau de challenge qui m’y attendait dans ce nouvel environnement était tout autre. En me rappelant ce challenge je retrouvais aussitôt cette sensation de la rage de vaincre, de réussir pour cette famille. Paris ne résistera pas à mes rêves, telle était la chanson qu’il défilait sans cesse entre mes lèvres. Pas le temps de se reposer, le temps passe vite à Paris me dit-on. Il fallait faire son sac et se rendre à l’université dès le lendemain. Pour ma première fois dans le métro, un vieux dicton résonnait sans cesse dans mon esprit : “métro, boulot, Dodo”, tel était le rythme de la vie à Paris disait-on . Fait-il s’accommoder à ce rythme de vie aussi intense, je ne savais quoi répondre. Je fus pris par une certaine crainte et une réticence. Cela ne me réussirait pas, me dis -ai - je. A l’idée que je me devais de réussir non pas seulement pour moi mais aussi pour ma famille, je me sentais prêt à relever tous les obstacles. Enfin arrivé à l’université je me sentais étranger de ma propre personne. Bien vrai que j’avais l’habitude de me retrouver toujours parmi l’élite intellectuelle, mais le cadre était tout autre, le niveau de challenge était au summum : là j’avais affaire avec l’élite française. Cela étant dit, je ne pouvais non plus me refermer sur moi-même, il fallait se faire de nouvelles compagnies. Ladite compagnie me permettrait sans doute de me fondre dans la masse. L’accueil chaleureux que m'offraient mes camarades fit disparaître toute sensation de crispation. Enfin je me sentis pour la fois à l’aise dans mon nouvel environnement.


L’hospitalité plus communément appelée « la téranga » dans mon pays le Sénégal était également une valeur française, disons plus généralement une valeur universelle . Car fallait le remarquer , l’université regorgeait différentes nationalités, qui étaient toutes chaleureuses les unes que les autres.Si j’avais cette sensation de grande aisance, c’était parce que j’oubliais sans doute tout le travail colossal que je devais accomplir pour répondre à l’exigence de l’excellence dans cette élite française. Conscient de mon potentiel, je restais gêne en me convainquant que j’avais le bagage intellectuel nécessaire pour relever ce challenge. Durant tout une semaine je fis connaissance à un tas de monde. Je me sentais bien dans les échanges que j’entretenais avec tout ce monde tant sur le côté intellectuel que social. La civilisation de l’universel ou disons plutôt le rendez-vous du donner et du recevoir tant prôné par le poète de la négritude Léopold Sédar Senghor était bien une réalité en France. La coopération dans les études, le partage de connaissances … étaient au rendez-vous. La jeunesse française regorge de multiples talents, je ne cessais de dire au vu de mes échanges enrichissantes .Oh oui, je ne vous ai pas dit, mon quantum horaire à l’université me coupait le souffle. Faut bien le croire, la charge de travail n’était point une mince affaire. Après une première semaine chargée, voilà enfin arrivé le week-end.


Moi qui pensais pouvoir user de ce temps pour étudier et me reposer ; je me rendis compte que j’avais d’autres formalités à régler. Paris est une ville réglementée, pour y vivre faut être en règle, me répétait mon tuteur. Il me fallait chercher le titre de séjour, avoir une assurance, faire le point avec la direction de l’université…pour ne citer que cela. Pour détendre l’atmosphère de crispation, mon tuteur pensa à me faire découvrir les spécialités culinaires françaises. Pour s’y faire, il dans un restaurant de la place. J'avoue que la cuisine française est une vraie merveille universelle. Ce fut un jour de mercredi soir où le premier contrôle de physique fut organisé. Une semaine bien avant je cherchais à parcourir tous les livres de physique de ce monde, l’objectif ne vous est sans doute pas étranger. Pour moi qui étais habitué à damer le point à mes camarades, il m’était impossible de penser à me faire ravir cette place. Pour rester au sommet, il fallait se donner à fond dans les études. Le contrôle passé, l’attente des notes me coupait tout appétit. J’étais fort stressé à l’idée de ne pas faire partie de cette élite française. Je n’avais pas raison de m’inquiéter car une fois des copies remises je me fus placé deuxième meilleure note du contrôle ; un 19,5 en Physique ; je ne pouvais rêver mieux. Cette note sonna comme une alerte en moi ; j’avais l’obligation morale de ne point dormir sur mes lauriers.


Le sentiment de joie n’a point duré car le pire arrivait. En effet, le contrôle de programmation m’a fait couler de chaudes larmes. Faut bien avouer que mon niveau d’informatique n’a pas été suffisant lors de mon premier contrôle. Ma note catastrophique suscitait en moi une certaine rage. De chaudes larmes ne m’ont quitté durant cette journée. Je me sentais déçu, faible, un moins que rien à l’idée j’étais presque parmi les derniers lors de ce contrôle de programmation. Mais une clause demeurait, il ne fallait jamais abandonner. Quitte à y laisser ma vie je me battrai pour être parmi les meilleurs étudiants. Le réconfort de mes amis étudiants étrangers me redonne le souffle de me battre, d’aller au charbon pour ma réussite. Le temps passé, les défis étaient toujours présents, le niveau de stress était à son comble …La famille me manquait grave, et de la nostalgie du pays natal que dire …Mais je me rappelais sans cesse que je me devais de briller, de réussir pour tous ces gens que j’avais laissé derrière. Paris ne résistera pas à mes rêves, je ne cessais de répéter au fond intérieur de moi.




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