Moi c'est Louisiane Kouahou et je viens du Cameroun.
Je suis inscrite à MBAESG Paris en M1 Finance. J'ai choisi la France pour sa belle réputation dans le domaine de l'éducation et pour sa flexibilité grâce au système d'alternance. Pour le choix de Paris, je pense que c'est juste parce que mon école y était.
L'avion a enfin atterri, six heures plus tard.
Passée l'euphorie de se sentir enfin à Paris, je ressens à présent le poids de la vie qui m'attend.
Nous sommes en plein mois de Septembre et le froid commence bruyamment à se faire sentir. Bien que mes vêtements soient adaptés, je ne m'attendais pas à ressentir cet énorme coup de vent qui réussi déjà à me gercer les lèvres.
Je me sens perdue. J'ai de la peine à comprendre ce que je fais là. J'avais une vie au Cameroun, une carrière qui se dessinait, et une relation qui semblait prometteuse. Mais j'ai tout abandonné pour réaliser ce rêve d'adolescente, et être en paix avec moi-même.
De plus, je viens d'apprendre quelque chose de terrible: Je suis enceinte !
J'arrive à mon appartement quelques heures plus tard, et je constate avec stupeur que non seulement l'ascenseur est en panne mais aussi l'évier de mon coin-cuisine est bouché et ne semble pas être prêt à être réparé... Je tombe des nues: A Paris aussi, on doit composer avec des bailleurs radins. Ça me surprend venant d'un grand groupe évoluant dans le domaine de la banque et de l'Immobilier. Mais bon, tant qu'à faire j'essaie de voir le bon côté des choses. Mon appartement sur une allée principale très calme et à deux pas de plusieurs commerces et lieux de vie.
Bref, ma nouvelle vie ne fait que commencer.
Revenons sur ma grossesse...
Je l'ai apprise trois jours après avoir reçu mon visa et je devais me décider pour savoir si je continuais mon aventure ou si j’arrêtais tout et restais au pays mettre au monde mon enfant... J'ai choisi la première option. Je suis arrivée à Paris et j'ai déclaré ma grossesse et entamé mes visites prénatales. Je me sens tellement mal certains jours que j'ai envie de rentrer chez moi... Mais j'ai un rêve, celui de rentrer au pays avec un diplôme reconnu par la France et ainsi, aspirer à un meilleur emploi et la rémunération qui va avec. Alors je me dois de tenir bon malgré le froid qui s'intensifie, malgré la solitude qui m'envahit certains jours.
Entre temps, j'essaie de voir du monde (je vais au musée, au centre ville, dans les marchés au puce), et de mes faire des amis.
Je me dois d'être forte, pour ma fille.
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